La correction des couleurs (ou correction colorimétrique) est une étape cruciale de la post-production vidéo. Elle permet d’unifier le rendu des images, d’ajuster la luminosité, les contrastes et les couleurs, et de préparer le terrain avant l’étalonnage artistique, aussi appelé color grading.
La color correction est un processus technique visant à rééquilibrer les couleurs d’une vidéo pour lui donner un rendu fidèle à la réalité. Elle consiste à corriger la balance des blancs, l’exposition, le contraste et la saturation afin de supprimer les dominantes et incohérences de lumières.
Pourquoi corriger les couleurs d’une vidéo ?
La color correction est une phase technique, proche de la normalisation : elle corrige les erreurs.
En revanche, la color grading est un processus artistique, visant à façonner l’ambiance, les émotions et l’esthétique visuelle.
En bref, la correction harmonise les plans, tandis que le grading crée l’ambiance (ex. orange-bleu, look nostalgique)
Voici un workflow recommandé applicable dans la plupart des logiciels de montage :
1- Définir le profil colorimétrique (Rec.709, Log, HDR…)
2-Ajuster l’exposition (lift/gamma/gain)
3-Corriger la balance des blancs à l’aide d’une pipette et du vecteurscope
4-Dynamiser l’image avec contrastes et saturation (courbes, scopes, roues)
5-Appliquer des corrections secondaires via des masques et du suivi
6-Passer au color grading pour styliser le rendu finalCette progression garantit une base neutre et fiable avant d’appliquer un stylisme colorimétrique.
Les logiciels pro offrent des outils comme scopes, pipettes, roues colorimétriques et courbes pour un contrôle précis.
De plus en plus d’outils proposent une correction colorimétrique assistée par IA :
Ces aides peuvent être utiles en phase de pré-montage, mais elles ne remplacent pas la sensibilité humaine, essentielle pour traduire une intention visuelle ou équilibrer les tons chair.
La musique et la couleur partagent un point commun essentiel : elles transmettent une ambiance avant même que l’intrigue ne commence. Un accord mineur évoque la mélancolie, tout comme un bleu désaturé. À l’inverse, une mélodie en majeur associée à des tons chauds crée une sensation de bonheur ou de nostalgie.
Exemple : Le film Her de Spike Jonze utilise une musique douce et minimaliste, en harmonie avec des tons pastels, orangés et rosés, pour renforcer une atmosphère intime, presque onirique.
Quand un réalisateur ou un directeur artistique écoute une musique, il est souvent influencé sans s’en rendre compte dans ses choix visuels : lumières, décors, matières, costumes.
Exemple : Dans Drive de Nicolas Winding Refn, la musique synthwave (Kavinsky, College) a guidé l’univers visuel très marqué : jeux de néons, violet, rose fuchsia et bleu électrique.
Les spectateurs ne décodent pas consciemment toutes les intentions esthétiques, mais ils les ressentent. Lorsque musique et colorimétrie vont dans la même direction émotionnelle, l’effet est décuplé. Certains DA construisent même leur palette chromatique à partir de la musique, en amont du tournage.
Pour tester ces correspondances en phase de repérage ou de moodboard, les librairies musicales sont des alliées précieuses. Elles permettent d'explorer plusieurs ambiances sans contrainte légale, ni dépendance à une composition originale.
Chez Musique & Music, chaque playlist est pensée autour d’un univers émotionnel, ce qui facilite la projection visuelle. Exemples :
La relation entre musique et colorimétrie n’est pas un hasard : c’est une alchimie émotionnelle. Pour les directeurs artistiques, intégrer la musique dès les premières étapes du projet peut ouvrir de nouvelles perspectives visuelles, renforcer la cohérence de l’univers et enrichir l’expérience du spectateur.
À retenir : Associer image + son dès la préproduction est un levier puissant pour renforcer la cohérence visuelle et émotionnelle d’un film ou d’une vidéo de marque.